D’abord éteindre le Soleil, lentement, avec précaution (au besoin, se munir d’un variateur).

Garder les sens en éveil, l’œil aux aguets… Avec patience, attendre.

C’est l’heure où les lumières de la ville se disputent avec le jour qui fuit.

L’heure où l’automobiliste ignore qu’on le suit à la trace.



Et malgré ce chahut, une immense bonté tombe du firmament, et aussi beaucoup de sérénité. Parfois même, le silence absolu.

Ailleurs, comme l'a écrit Victor Hugo, c’est «l’heure tranquille où les lions vont boire».

Chez nos cousins d'Amérique, on l'appelle «la brunante».


En des temps plus anciens, ce moment «entre chien et loup», tant redouté pour d'obscurantistes croyances, a peut-être donné naissance à la légende de la Bête du Gévaudan ?



Aujourd'hui, poétique, on l’appelle l’Heure Bleue.

Stéphane Coterot - A l'heure de l'heure bleue...

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